J’écoutais dernièrement une interview donnée par le fondateur d'une société informatique, dans laquelle ce dernier dénonce une campagne de diffamation menée par les médias contre sa société, suivie par la mise en liquidation de sa boite et le licenciement de 23 salariés.
Cet ex-dirigeant, qui est par ailleurs le président d’une association de quartier, y explique longuement ses déboires avec le Maire de sa commune qu’il suspecte d’être à l’origine de la campagne de diffamation contre son entreprise. Au cours de cette interview approfondie et fort intéressante, il lui est demandé de s’expliquer sur le choix qu’il a fait de continuer son combat associatif : « Vos salariés attendaient-ils de vous que vous soyez citoyen avant d’être chef d’entreprise ? Est-ce qu’ils n’auraient pas préféré que vous fermiez un peu votre gueule mais que vous préserviez l’entreprise ? ».
L’interviewé reste un instant sans voix…moi aussi d’ailleurs. La question met en effet le doigt sur un problème inattendu : un chef d’entreprise a-t-il le droit de participer à la vie associative et d’exprimer son désaccord de citoyen vis-à-vis de la politique de la ville où il habite, lui et sa famille, sachant qu’il risque ainsi d’attirer sur le nom de sa société les foudres de politiques apparemment peu scrupuleux, avec les conséquences que l’on connaît ?
Faut-il donc, lorsqu’on est chef d’entreprise et que l’on participe activement au dynamisme économique de son pays, renoncer à l’exercice da sa citoyenneté ? Faut-il, pour sauvegarder nos emplois, déchoir de leurs droits et devoirs de citoyen tous nos chefs d’entreprise ?
Il me semble que les membres du Medef participent à la vie économique de notre pays... Mais également à la vie politique...
Rédigé par : Profdesvt | lundi 27 février 2006 à 17:20
La problématique de la relation politique / économique se pose généralement pour tout acteur d'une entreprise. Un salarié aussi peut avoir à faire des choix...
Rédigé par : Philippe. | mardi 28 février 2006 à 08:54
Ce chef d'entreprise ne pouvait décemment pas prévoir qu'en acceptant de présider une association de quartier il allait devoir licencier 23 salariés. En ce sens, le seul choix qu'il a fait a été d'exercer sa citoyenneté, mais sans être conscient, peut-être par naiveté, des conséquences que pouvait avoir sur sa vie professionnelle cet engagement citoyen. Ce qui me dérange, c'est que d'un côté, on déplore un peu partout l'absence d'esprit civique dans notre société mais de l'autre, dès que quelqu'un choisit d'exercer réellement sa citoyenneté (ce qui requiert parfois de s'opposer au pouvoir en place, donc de faire preuve d'un certain courage), on le lui reproche sur le mode du "mais qu'es-tu donc aller faire dans cette galère?!!" Je vous suggère, si vous avez un peu de temps et envie d'une bonne rigolade, d'aller jeter un coup d'oeil ici : http://debeauregard.typepad.com
Rédigé par : Steph | mardi 28 février 2006 à 10:51
Dans une entreprise française, est-ce qu'on est encore en démocratie?
Rédigé par : Eric | lundi 10 avril 2006 à 17:27