Mardi dernier, je vous parlais des sujets du bac philo. Depuis, on ne m’a pas beaucoup entendu, car je me suis attelée à la tâche : corriger mes 85 copies sans traîner (rien du tout comparé aux 150 de l’an dernier). L’expérience m’a en effet révélé que moins on y met d’ardeur et plus on s’y met tard, plus la tâche est lourde et contraignante : un phénomène que je ne m’explique pas, mais que j’ai constaté à plusieurs reprises.
Bon, avant d’y retourner, un petit mot sur le sujet « n’avons-nous de devoirs qu’envers les autres ? » dont je viens de finir la correction. Figurez-vous que pour un nombre impressionnant de candidats, qui expliquent à juste titre que l’on peut également envisager l’existence de devoirs envers soi-même, l’unique devoir envers soi-même serait….de suivre ses envies ! Waouh ! Quel devoir que celui de suivre sa pente naturelle et vivre selon l’impératif du « n’écoute que toi ». On en aimerait davantage des "comme ça" !
Et si on remettait en question l'éducation ? Beaucoup de parents, incapables de dire "non " à leur progéniture leur font croire que leurs envies sont sacrées et que leur réalisation est la voie du bonheur ...
Rédigé par : MarianneKipleur | lundi 19 juin 2006 à 15:18
Dommage pour eux. Ils se prendront tôt ou tard en pleine face l'ultime destructeur de rêves qu'on appelle "réalité".
C'est pour le surplus assez absurde : si chacun suit ses propres envies, les devoirs feront place aux contraintes imposées par les envies des autres. Et dire que je me proclame nihiliste.
Rédigé par : sircam | lundi 19 juin 2006 à 17:22
Eh oui, Steph, n'oubliez jamais que " gens libérés, bien nés, bien instruits, conversants en compagnies honnêtes, ont par nature un instinct et aiguillon qui toujours les pousse à faits vertueux et retire de vice, lequel ils nommaient honneur. ".
Si les petits cochons ne les mange pas, la nouvelle generation sauvera peut-etre la France de l'hypocrisie et du prozac.
Rédigé par : kuri | lundi 19 juin 2006 à 18:01
"la nouvelle generation sauvera peut-etre la France de l'hypocrisie et du prozac"
Je ne demande qu'à voir.
Rédigé par : sircam | lundi 19 juin 2006 à 19:49
en tt cas, on peux dire que s'ils proclament tous "n'écoute que toi" on peux en deduire, soit que la consommation de sprite aux exams est en hausse, soit les gars du marketing de sprite sont efficace. on peux aussi en déduire qu'ils on bcp trop regarder la télé au moment des révisions (s'il y a eu ;)
au fait je pense que s'ils suivent tous la phrase "n'écoute que toi" je pense au contraire que les labos pharmaceutiques vont être serieusement content, parce que qd il vont faire face au "destructeur de rêve : la réalité". il va falloir soit être fort, soit user de prozac, et sachant qu'il y a peut être aller 100 000 personnes ds la session qui pensent ça, à raison de 10% qui consommeront du prozac, ca fait 10 000 potentiels au prozac. ca fait des sous !
et en plus on croira tous qqu'il auront vites trouvé un conjoint pcq il diront tous "je vois qq'un" (un psy ;)
Rédigé par : rad' | mardi 20 juin 2006 à 11:43
"The ultimate dream wrecker called reality". Ca sonnait mieux en Anglais, et je n'ai pas trouvé de traduction élégante.
Rédigé par : sircam | mardi 20 juin 2006 à 22:22
Considérer l'assouvissement de ses propres envies comme un devoir : voici donc la raison de cet individualisme que l'on constate grandissant (si, c'est possible) chez nos élèves. Et les moyens d'accomplir ce devoir, en ont-ils parlé dans leurs copies ? Ecraser les autres et leurs envies, certainement. Personnellement j'essaie du mieux que je peux de leur parler d'efforts, de réalité, de défi personnel mais pour permettre de vivre avec les autres et non pas contre les autres. Mais je me fais l'effet d'une utopiste, on arrive d'ailleurs à me le lancer à la figure, parfois comme une insulte... L'utopie est donc à mépriser de nos jours.
Rédigé par : educnat | mercredi 21 juin 2006 à 10:29
Il y a un côté qui me plaît avec cette jeune génération. S'ils sont aussi médiocres qu'on le dit, ça viendra bien à point quand j'aurai atteint l'âge critique où on considère que vous coûtez trop cher pour être employé. La concurrence des jeunes loups sera alors bien faible pour avoir raison des vieux renards.
A moins que les gens n'ayant pas subis les affres de la sous-scolarisation de ces dix dernières années ne deviennent des bêtes rares et curieuses dans un monde de kikoololz, de moi-je et de "c'est mon opinion".
Rédigé par : sircam | mercredi 21 juin 2006 à 21:52
les sacrifices , les contraintes , les efforts si on est certain de ne pas en tirer de bénéfice ? Voire même , ce serait mal d'en espérer.
C'est a mon sens ça : le monde à l'envers. C'est , faire son propre malheur et conseiller aux autres d'en faire autant .
Rédigé par : catherine | lundi 21 juin 2010 à 10:52
Si ce même message est passé chez de nombreux jeunes , ça veut dire aussi : "Quand je pense a moi , je pense a toi."
L'épanouissement personnel pour chacun ...une société ou tout le monde trouverait sa place naturellement. Les jeunes sont loin d'être égoïstes et bien dans leurs baskets, ils n'en seront de plus attentifs et ouverts aux autres .
Rédigé par : catherine | lundi 21 juin 2010 à 11:16