Avez-vous remarqué la tendance générale qu’il y a à désigner les femmes illustres par leur prénom ? Ségolène n’est pas la seule à y avoir droit. Il y aussi Hannah, Clara, Camille, Eléonore et bien d’autres, comme en témoigne cet ouvrage remarquable consacré à quelques figures de femmes. D’où vient que l’on parle plus facilement de Arendt en disant Hannah que de Sartre en disant Jean-Paul ? Qu’y a-t-il donc dans la féminité qui nous conduit naturellement à user du prénom là où les hommes ont droit au patronyme ? Cet usage révèle à n’en point douter une certaine image de la femme. La femme évoque la douceur, l’intimité, l’enfance également…des univers où le prénom est roi et le nom perçu comme froid et distant. Il n’est qu’à voir l’horreur qu’en ont les lycéens ! C’est pour eux un outrage d’être appelé par leur nom, alors même qu’on aura pris soin de le faire précéder d’un Monsieur ou Mademoiselle. Au lycée, j’use du nom comme d’une remontrance. Lorsque je dis Monsieur X ou Mademoisselle Y, tout est dit : je ne suis pas contente, vous m’avez déçu, et vous voilà éjecté hors du cercle des intimes…un usage plutôt étrange à la réflexion, qui montre en tous les cas combien avec les femmes, la dimension affective investit le champ éducatif et au-delà l’ensemble du champ social.
Dans Le Nouvel Observateur n° 2205 (8-14 février) p. 45, il est dit que Christian Blanc, quand il était préfet des Hautes Pyrénées, devait "par fonction, assister chaque année à la messe solennelle à Lourdes pour célébrer la première apparition (sic) de la vierge à Bernadette Soubirous". Comment est-ce possible dans notre République ? Est-ce toujours le cas de son successeur ? Si quelqu'un peut me répondre...
Rédigé par : Alain Nebout | vendredi 09 février 2007 à 21:15