Monde à l'envers

Touche pas à mon blog !

Aujourd’hui, un billet de Frans dont le titre (et rien que le titre) me rappelle de relayer cette information : la création de webcitoyen.com, un blog consacré à la défense de la libre expression citoyenne sur le web. Une initiative d’utilité publique qui mérite qu’on en parle haut et fort.

Un article de la revue Esprit* (cité par JC Guillebaud dans le Nouvel Obs) analyse des études réalisées sur le comportement des internautes ; en substance, ces études montrent que les internautes ont tendance à ‘fréquenter’ prioritairement les blogs ou forums qui véhiculent les mêmes opinions que les leurs. Inconsciemment, il semble que nous sommes toujours tentés d’interpréter les nouvelles informations dans un sens qui conforte nos propres opinions. La cyberculture pousse donc paradoxalement à ‘bétonner’ nos préjugés, et non à faire avancer nos idées grâce à des débats contradictoires. On assiste donc à une aggravation du communautarisme culturel.

Si l’on regarde un peu notre propre comportement, on voit bien en effet que chaque blog rassemble une certaine communauté, professionnelle, religieuse, politique, ethnique… Bien sûr, la qualité du blog, au niveau de l’éthique et du contenu, intervient dans le choix du blog, mais au bout d’un certain temps, les visiteurs réguliers d’un blog convergent sans doute vers une pensée consensuelle, sans doute intéressante, mais qui risque vite de décourager les internautes d’un courant de pensée différent.

Les blogs sont-ils paradoxalement des niches de pensée qui se replient sur elles alors qu’ils ont été créés au contraire pour élargir le débat et confronter des idées ?

J’espère que vous n’êtes pas tous d’accord J

Frans

(*) Bernard Manin, Azi Lev-On : « Internet, la main invisible de la délibération », Esprit, mai 2006.

Les sujets de philosophie au baccalauréat

Ne trouvez-vous pas étonnant que chaque année, la France entière doive être informée des sujets du bac philo ? D’autant que chaque année, l’information transmise est partielle et source de confusion. Des imprécisions qui ne portent certes pas à conséquence, mais qui n’en véhiculent pas moins des idées fausses. Alors, voila, pour la peine, et parce que je sais que cela intéresse quand même certains lecteurs de ce blog, vous trouverez ici les quatre sujets différents donnés dans les différentes sections (il y a 3 sujets par section, ce qui en fait 12 au total) :

L pour Littéraire : Download philosophie_bac_2006_L.pdf

ES pour Economique et sociale : Download philosophie_bac_2006_ES.pdf

S pour scientifique : Download philosophie_bac_2006_S.pdf

ST pour scientifique et technologique : Download philosophie_bac_2006_STT.pdf

Place au harcèlement juridique

Il y a quelques mois, en apprenant les déboires de Christophe Grébert, coupable de critiquer les agissements de la Mairie de Puteaux, je m’inquiétais de l’effectivité de la liberté d’expression lorsque celle-ci menace le pouvoir de politiques ayant fait un gagne pain lucratif de leur mandat.

Ce billet de Irène Delse m’amène à une autre question : qu’en est-il de la liberté des personnes face au pouvoir politique (et de l’égalité de tous face à la justice), lorsque le citoyen ne dispose pour sa défense que de ses propres deniers et l’élu de l'argent public ? Que peut donc faire un citoyen lambda face à la perspective du harcèlement juridique d’un élu ?

Il a le choix entre se taire ou se ruiner. Son silence le rendrait coupable de favoriser l’injustice dont il vient d’être la victime et de participer ainsi activement au recul de l’Etat de droit. S’il a donc encore un sens de la justice et un peu d’honneur, il n’a donc plus que le choix de se ruiner. Mais combien de temps en aura-t-il les moyens ?

Au nom de la laïcité

Le lycée dans lequel je travaille est centre d’examen. A partir de lundi prochain, il va donc accueillir des jeunes d'horizons variés pour passer les épreuves du baccalauréat.

Je vous recopie ici le contenu d’une note de service qui a été transmise aux enseignants :

« Je vous rappelle que nous sommes dans l’obligation en qualité de centre d’examen d’accueillir les candidates voilées, sous réserve d’un contrôle effectué par un personnel féminin ».

D’un côté, nous avons donc une loi qui interdit le port de signes religieux ostentatoires à l’école, et de l’autre, une circulaire, qui nous rappelle notre obligation d’accepter, le jour du bac, des jeunes filles voilées, dont l’identité devra être contrôlée uniquement par un enseignant de sexe féminin… l’opération nécessitant en effet que ces jeunes filles retirent leur voile et exposent leur chevelure J

Certains enseignants de sexe féminin ont déjà fait savoir qu’elles refuseraient, au nom de la laïcité, de contrôler l’identité des jeunes filles voilées.

Après le plombier polonais, l'our slovène !

Hier, je vous parlais de chien. Aujourd’hui, c’est au tour de Frans de se plonger dans le monde animal, dans un tout autre registre.

Lu sur Lourdes-infos.com 

Jean-Louis Gaillac, président de la Société de Chasse de Garin : "Les chasseurs sont solidaires avec les éleveurs. L'ours importé de l'Europe centrale n'a pas sa place ici. Nous n'avons rien contre l'ours autochtone. On ne sait pas le comportement qu'aurait un ours slovène. Pour nous qui sommes aussi propriétaires de terres dans les montagnes, nous sommes inquiets pour le tourisme. Nous entendons montrer notre solidarité envers les agriculteurs, les usagers et tous les randonneurs"

Ouf, les chasseurs sont là pour repousser l’envahisseur slovène ! Me voilà soulagé, surtout que j’apprends qu’ils sont solidaires des randonneurs ! Amis randonneurs, n’ayez plus peur de prendre des plombs dans la tête, c’est juste pour effrayer les ours étrangers…

Au fait, ils sont où les ours autochtones ?

Frans

Le chien : le meilleur ami de l'homme ?

A quelle condition un être est-il responsable de ses actes ? La première de ces conditions est qu’il soit doué de libre arbitre, c’est-à-dire que d’une manière ou d’une autre, son acte ait été la conséquence de son choix.

Un chien est-il donc responsable de ses actes ? NON. Alors pourquoi euthanasier cet animal ? Cet événement tragique, la mort d’un enfant de huit ans, n’est-elle pas imputable à l’inconscience humaine seule ? Pourquoi faire porter à un chien la responsabilité des manquements de l’humain ?

Intolérable tolérance

La perspective de voir émerger un parti pro-pédophile aux pays-bas, comme le rapportent ces deux articles du Monde et de Libération, illustre bien ce qu’il en est de la tolérance lorsqu’on néglige d’en définir les limites. Peut-on en effet, au nom de la tolérance, au nom du droit de penser différemment et de l’exprimer, autoriser la création de partis politiques prônant l’abaissement de la majorité sexuelle à 12 ans ? Et si on s’y refuse, au nom de quelle valeur le fait-on ? Est-ce au nom du respect du droit de l’enfant, du respect de sa dignité, de son intégrité ?

C’est ce que de mon côté, j’aurais tendance à penser, et ma pensée n'est pas ici d’une grande originalité : un parti politique ou un mouvement religieux prônant des comportements contraires aux droits de l’homme ne devraient pas être tolérés, pas plus que ne devrait l’être la représentation pornographique d’un enfant de 12 ans, quand bien même cela se ferait « avec son consentement ».

Cela dit, cela m'amuserait bien de savoir combien, parmi ceux-là même qui s’offusquent de la création d’un tel parti, ont réellement le souci de préserver « l’intégrité sexuelle » de leurs enfants. Car en invitant des jeunes de 14 ans, comme j’en parlais dans ce billet, à dormir sous des tentes mixtes, loin du regard d’adultes « responsables », ne fait-on pas la preuve que dans les faits, on plaide soi-même pour la liberté sexuelle des jeunes adolescents ?

L'école est presque finie

La fin des cours approche. Plus que deux jours. Les élèves se relâchent un peu et devancent le temps très proche où vous ne serez plus leur professeur. Et voila l’un d’entre eux, un élève de terminale L, qui vient déposer sur mon bureau, trois feuilles dactylographiées sur lesquelles il a pris soin de relever mes fautes de français, lapsus et autres expressions qu’il a trouvées amusantes. En les lisant, j’ai bien ri. Je vous livre une petite sélection du professeur pris en défaut !

 

Vous pouvez aérer les fenêtres ?

Vous ouvrez les lumières, s’il vous plait ?

On se voit une heure à cette heure ?

Vous pouvez regarder dans les pages jaunes de votre dictionnaire.

Nous sommes en dehors de la plaque !

Cela a pour effet de produire un….effet.

Prenez par exemple un croyée et un athant…

Si vous allez voir le petit Robert…

Je trouve fascinants les gens qui veulent rester enfant…rester con !

[expliquant pour la quatrième ou cinquième fois à une élève découragée comment Aristote réfute la position de celui qui nie le principe de contradiction] Mais non, ça m’énerve, il faut qu’elle comprenne !

Vous, vous avez besoin qu’on vous frappe psychiquement !

[Imitant Alcibiabe dans le Banquet de Platon] : « attendez, je vais vous en apprendre de belles sur Socrate. »

Lorsque les journalistes traversent l’univers…

Si on prend un aveugle, il ne voit pas les couleurs. Il voit rien en fait.

Où est la logique ?

Frans, après quelques semaines d'absence, est de retour parmi nous...avec un billet qui risque de ne pas faire l'unanimité parmi les automobilistes !

 

Vous avez sans doute déjà entendu à la radio ces pubs pour des détecteurs de radar : vous l’installez dans votre voiture et il vous avertit de la présence de radars fixes ou pas. On nage en plein paradoxe : les radars sont là pour que les gens respectent les limites de vitesse; le but est de faire diminuer les accidents, donc le nombre de victimes. C’est (malheureusement) le seul moyen plutôt efficace pour faire baisser les statistiques. Mais la limite de vitesse doit être respectée partout, pas seulement où sont les radars ! Si l’intérêt de ces appareils est de pouvoir ralentir quand on arrive sur un radar, c’est bien qu’on dépasse la limite de vitesse autorisée, non ? Comble de l’hypocrisie, la pub précise bien à la fin que ce produit est vendu pour améliorer la sécurité routière !

Essayez d’expliquer à vos enfants la logique de ces ventes d’appareils et quand vous aurez réussi, expliquez-moi, parce que j’ai l’impression d’être le seul trouver ça scandaleux !

 

Frans

Malheureuse insouciance

94% des 15-17 ans ont un portable. Dans mon entourage, les motifs invoqués par les fournisseurs de l’objet sont invariablement les mêmes : cela nous permet de savoir où il/elle est et de le joindre à tout instant de la journée, et inversement. Super. En attendant, cela permet aussi au « monde entier » de joindre le jeune propriétaire, à tout instant de la journée (et de la nuit) et à l’insu d’adultes « responsables », qui se trouvent en effet dans l’incapacité de filtrer les communications.

Un conseil : jetez un coup d’œil sur le portable de votre ado, à la rubrique « journal appels ». Vous serez étonné de ce que vous y découvrirez J 

Cette analyse vaut bien sûr également pour l’ordinateur relié à Internet qui trône dans la chambre de l'ado, avec, j’allais oublier, la Webcam. La seule différence est dans le motif invoqué pour justifier l’achat : chacun sait aujourd’hui qu’on ne peut pas réussir ses études sans cela J 

Dans les deux cas, le "petit" est dans sa chambre, on le croit en sécurité, à l’abri des influences délétères, mais on oublie que sa tanière est ouverte à tous les vents.