Un article du magazine Netizen parle de "Steph…et de son Monde à l’envers". Il s’agit d’une interview assez approfondie, réalisée par Cyril Fiévet, dans laquelle je réponds, tant bien que mal, à une série de questions portant sur la « profosphère » et la fonction du blog pour l’enseignante que je suis.
L’expérience, nouvelle, fut intéressante, les questions forçant à un retour sur soi toujours enrichissant.
Je vous en livre ici un court extrait :
« Sur votre blog, il vous arrive de parler de vos élèves. De leur côté, on peut penser qu'une partie d'entre eux tiennent des blogs, et qu'ils y parlent aussi de vous. Selon vous, les deux démarches sont-elles amenées à se rencontrer un jour ? Pourrait-il arriver qu'un dialogue s'établisse, de blog à blog, entre des personnes anonymes mais qui pourtant se côtoient très régulièrement dans un lycée ?
La possibilité d’un tel dialogue existe en effet, et elle me semble prometteuse. Même si, encore une fois, je dois souligner le fait que mon métier, et la relation aux élèves qu’il implique, n’est pas au centre de ma vocation de bloggeuse, mais plutôt un prétexte dans certains cas. Une telle rencontre s’est déjà produite sur mon blog, autour du billet « vous me payez combien ? » qui évoque mon agacement face à la tendance répandue parmi les élèves de rechigner à participer aux tâches d’intérêt commun (distribuer des photocopies, ramasser les copies, fermer la porte ou une fenêtre, essuyer le tableau…). Il y a alors eu un commentaire, sur mon blog, à propos du manque de tact de ces professeurs qui n’hésitent pas à manifester leur mépris face « au déficit culturel affligeant » de leurs élèves. Interpellée, j’ai fait un retour sur moi-même en me disant : « et si c’était moi ? ». Si un élève m’avait dit en classe ce qui est écrit dans ce commentaire, j’y aurais sans doute vu une tentative de déstabilisation, mon ego aurait pu en être blessé, et cela m’aurait spontanément conduit à réagir par l’agression plutôt qu’à opérer ce retour sur soi. Ce qui bloque l’échange réel entre les personnes, c’est une histoire d’ego et de statut, ce besoin et cette nécessité que l’on a de préserver sa « face » aux yeux des autres, quel qu’en soit le prix. L’échange anonyme est de ce point de vue très intéressant. Il n’y a plus des élèves et leur professeur, c’est-à-dire un échange asymétrique par essence ; il y a des personnes aux statuts indifférenciés, qui trouvent une plus grande facilité à dialoguer, sans que des enjeux d’images ne viennent brouiller l’échange du fait de considérations annexes. »
La suite...dans le dernier numéro de Netizen :-)
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